Le manfra, manga à la française, mots-valises de « manga » et « français », est un néologisme apparu en 2005 pour désigner les œuvres de bandes dessinées réalisées par des auteurs francophones souhaitant travailler dans un format, un style de dessin et/ou un genre de narration inspirés par la bande dessinée asiatique. Par extension, on parle d'OEL manga (ou amerimanga) pour les œuvres écrites par des auteurs anglophones, ou encore de global manga de manière plus générale.
Les éditeurs français de manga ont ouvert la voie à un format identique à celui des mangas, et réservé aux auteurs souhaitant se lancer dans la création de bande dessinée inspirées par les mangas. Une « deuxième vague » est arrivée à partir d'octobre 2006 avec le lancement de Shogun Mag par les Humanoïdes Associés. Par l'intermédiaire de cette publication, de nouvelles séries ont été produites par des auteurs français et européens. L'un des manfras les plus populaires est Dofus de Tot et Ancestral Z publié chez Ankama Éditions depuis 2005. Ce précurseur s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires.
Caractéristiques
Ces BD ont des caractéristiques très proches des mangas ou des manhwas :
- Dessin : style assez dynamique, petits nez, grands yeux pour permettre de montrer les sentiments, personnages expressifs, super-déformations, exagération des attitudes… ;
- Dialogues et textes : présence nombreuse des onomatopées, bruitages, interjections, sons divers, texte qui répète le sentiment, forme des bulles... ;
- Mise en page : peu de cases par page, cases non rectilignes, mise en page explosée, cadrage et mise en scène découpant une action en plusieurs cases… ;
- Narration : thèmes et genres abordés, mise en scène, « simplicité » des dialogues et des scènes (pas ou peu d'ellipses), lignes de vitesse (speedline, focus line)… ;
- Format du livre : dimensions, nombre de pages, sens de lecture, en noir et blanc (avec trames)….
Ce format a même divergé pour devenir un genre à part entière, plus proche des mangas des années 1980–1990, avec l'utilisation à outrance de trames (qui sont peu à peu délaissées dans les mangas japonais actuels) et un dessin souvent proche du shōjo et cela même pour des mangas dits de type shōnen.
Par ailleurs, ils répondent aux mêmes segmentations du marché (shōjo, shōnen…), utilisent des thèmes ou des genres similaires (romance, fantastique, etc.). On peut aussi y trouver des références et des influences socio-culturelles comme dans les mangas.